Biographie de Philidor - Champion français
François-André Danican Philidor, surnommé le Grand est né le 7 septembre 1726 à Dreux en France et mort le 31 août 1795 à Londres - Angleterre. Il est l'auteur du livre « L'Analyze des Echecs » paru en 1749.
François-André Danican Philidor
Au château de Versailles, pendant le règne de Louis XV, les échecs constituaient une des distractions principales, ainsi que les dames et le whist. Parmi les plus fervents amateurs se trouvaient les musiciens attachés à la cour. Bien que d'un niveau inférieur à celui des champions de l'époque, ce groupe de musiciens contenait des joueurs dont la réputation avait même franchi les portes du célèbre Café de la Régence, alors le plus grand club d'échecs du monde, par la valeur de ses membres.
Un événement extraordinaire allait se produire un beau jour de l'an 1736. Comme souvent entre deux représentations, un groupe de musiciens s'était agglutiné autour d'un échiquier où le meilleur d'entre eux avait pris pour victime un membre de la chorale royale. A la fin de sa démonstration, le « champion » réclamait un nouvel adversaire, quand un enfant de la chorale s'approcha et se proposa. A la stupéfaction générale, le challenger gagna rapidement !
François André Danican, appelé Philidor, était alors âgé de dix ans. L'année suivante, sa première ceuvre musicale était représentée devant le Roi.
La carrière musicale de Philidor fut très importante puisqu'il fut le créateur de l'Opéra-Comique en France et qu'il composa des opéras comme «Le Maréchal-Ferrant», « Ermelinde », « Tom Jones», «Le Diable à Quatre» ou «Themistocle», qui furent autant de succès populaires.
Quand à quatorze ans il quitta la chorale royale, ce fut pour passer le plus clair de son temps au Café de la Régence où il s'imposa rapidement comme le meilleur joueur du club. Il dut cependant franchir un obstacle de taille en la personne de Kermur, sire de Legal (1710 - 1792), alors champion de la Régence. Possédant un style d'attaque élégant, il est connu des amateurs du monde entier grâce à la combinaison fascinante qu'il joua en 1750 contre Saint-Brie.
Philidor mit environ deux ans pour parvenir à la hauteur de son maître, puis à le battre. régulièrement. On ne possède hélas aucun renseignement sur les parties jouées par Philidor quand il se trouvait dans la force de l'âge.
Ce n'est que par son livre « Analyse des Échecs », paru en 1749, que l'on peut se faire une idée de sa manière de jouer. Son style était caractérisé avant tout par une grande lucidité, une objectivité résultant d'une froide rigueur dans le raisonnement. Les parties de Philidor étaient rarement brillantes. Peu ou pas d'attaques rapides sur le roi ennemi, mais de lentes manoeuvres aboutissant généralement au gain d'un ou deux pions ennemis, puis des échanges et enfin la victoire en fin de partie par la promotion d'un pion en dame .
Natif de Dreux en 1726, Philidor voyagea beaucoup en Europe. A partir de 1745, il séjourna en Allemagne pour quelques années, mais ce fut surtout l'art musical qui assura son existence.
Durant la guerre de Succession d'Autriche, alors que la Hollande était envahie par les armées Philidor y prépara son Analyse des Échecs. C'est ce qui explique la souscription de 119 exemplaires par des officiers. L'ouvrage groupa 127 souscripteurs et 433 exemplaires furent vendus. Le livre fut édité à Londres et, pendant sept ans, Philidor ne vécut guère que dans cette ville, car c'est en Angleterre que son talent de joueur d'échecs reçut les meilleurs encouragements et les plus hautes récompenses.
On dit que Philidor fut membre du « London Chess Club » pendant trente ans. Quand ce cercle fut reconstitué à Parsloe en 1774, il n'était pas exclusivement réservé aux joueurs d'échecs. Des hommes d'état, des militaires, le monde littéraire s'en disputaient l'entrée. Aucun club d'échecs n'eut une liste de membres équivalente. La première décision du nouveau club fut d'ouvrir une souscription pour permettre à Philidor de passer chaque année, à Londres, la saison de février à mai.
Il le fit jusqu'en 1702 en s'adonnant, selon l'occasion, aux échecs ou à la musique. Durant cette période, il composa 9 de ses 23 opéras et en 1789 il fit même exécuter un Te Deum en l'honneur de Georges III. Mais la musique ne pouvait pas subvenir à ses besoins. Les meilleurs musiciens de cette époque menaient, pour la plupart, une existence précaire.
Les échecs allaient constituer pour Philidor la bouée de sauvetage économique. Livres, exhibitions ou salaires des clubs de Londres et de Paris lui permirent de tenir son rang dans la société.
Au moment du déclenchement de la révolution française, Philidor n'attendit pas son mois de février traditionnel pour aller à Londres. Il ne retourna jamais en France.
Un écrivain américain insinua que son exil n'avait pas pour cause la peur de la guerre civile, mais plutôt celle d'un autre joueur du Café de la Régence dénommé Robespierre ... N'oublions pas que Philidor fut le pensionnaire de deux rois.
En tout cas, ce ne fut qu'après la mort de Robespierre que Philidor effectua des démarches sérieuses pour obtenir un passeport. Après de longs délais, il sembla obtenir gain de cause car il annonça dans les journaux de Londres sa dernière séance de parties à l'aveugle prévue pour le 5 juillet 1795. A cette date, il disputa effectivement deux parties contre George Atwood et ne revint plus jamais au cercle.
En fait, le passeport lui ayant été définitivement refusé, Philidor fut si déprimé que l'on put lire dans un papier de l'époque «qu'il ne fut conservé vivant, durant quelques semaines, que par les prodiges de l'art et par les soins bienveillants d'un vieil ami. »
« François André Danican, alias Philidor, eut une attaque de goutte à laquelle se joignit les désespoir d'être séparé depuis longtemps de sa famille, et il succomba le 31 août 1795, à l'âge de 69 ans. »
Extraits tirés du livre "La fabuleuse histoire des champions d'echecs", Nicolas Giffard
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